Jeudi 1er novembre
Le camping de Primosten ferme et les 9 derniers clients – dont nous 5 – devront être partis à 10h. Sophie, Raphaël et moi profitons d’une dernière baignade avant de partir vers l’inconnue.
Nous faisons le plein d’eau – réservoir et bidons – pour être prêts à tenir en autonomie le plus longtemps possible car à partir de novembre, les campings ouverts ne sont plus légion en Croatie.
Les pneus de la remorque sont commandés depuis bientôt 2 semaines et doivent être livrés et montés à Split. Ils doivent arriver en fin de semaine, le vendredi ou samedi. Nous décidons donc de rester dans les environs et partons à la recherche d’un emplacement.
« Grand parking en haut de la colline avec une belle vue sur la vielle ville de Split ». L’emplacement déniché grâce à internet a l’air parfait et le GPS nous mène dans une rue qui se rétrécit rapidement…
La route se transforme en petite route de montagne sinueuse et très pentue et le trafic est incroyablement dense pour l’endroit. Lorsqu’une voiture se plante en face de nous dans un lacet très serré, nous n’avons pas d’autre choix que de nous arrêter. Vu la pente, il est impossible de faire repartir l’ensemble en marche avant : j’ai beau faire fumer les pneus puis l’embrayage, rien n’y fait et le camping car finit par caler et la route est bloquée.
En quelques minutes, un embouteillage monstre s’est créé : il doit y avoir une cinquantaine de voitures en amont et autant en aval.
Heureusement, nous expliquons le problème à deux Croates qui nous aident à trouver une solution : il faudra faire dégager toutes les voitures derrière pour pouvoir repartir en marche arrière. Nous comprenons enfin la raison de tout ce trafic : 200m plus haut, le parking est en fait celui du cimetière, et nous sommes le 1er novembre…
45 minutes et 300m de marche arrière plus tard, nous faisons demi-tour sur un parking et sommes enfin sortis d’affaire. Quel soulagement ! Nous remercions chaleureusement les deux Croates qui nous ont bien aidé dans cette galère (mais pas celui qui nous a cassé les pieds).
Il nous faudra un moment pour nous remettre de cet épisode qui remporte la palme du plus stressant et désagréable du voyage à ce stade.
Nous finirons par nous éloigner un peu de Split afin de nous installer pour la nuit sur un parking proche d’une vue qui surplombe le canyon de la rivière Cetina.
On croise une belle mante religieuse à l’aire de jeux :
Vendredi 2 novembre
Nous apprenons que les pneus n’arriveront que lundi car il y a eu un soucis lors de la livraison : nous sommes un peu dépités car nous les attendons pour partir faire les visites prévues sur le chemin de retour.
Contrairement à notre expérience vers Zadar, la région de Split n’est pas adaptée au camping sauvage avec un bateau : trop dense et peu de parkings dans des cadres qui font envie.
Nous décidons donc de nous éloigner pour passer le WE ailleurs : nous partons en direction de la Bosnie Herzégovine pour visiter Mostar. A mi-chemin, nous trouvons une aire suffisamment éloignée de l’autoroute pour passer la nuit dans un cadre correct.
Samedi 3 novembre
La Croatie est un pays sûr et nous décidons de laisser le bateau seul sur l’aire d’autoroute pendant la journée, le temps d’aller visiter Mostar.
La ville est magnifique et même hors saison, on voit que l’endroit est touristique.
Nous retournons en Croatie le soir pour récupérer le bateau et passer la nuit. Avant de se coucher, Emma perd sa première molaire.
Dimanche 4 novembre
Bonne nouvelle : la petite souris passe aussi en Croatie ! Mais logiquement, elle paie en Kunas.
Après une séquence câlins et le petit déjeuner, nous faisons le trajet retour vers Split.
Nous nous installons sur un petit parking proche du centre-ville. La manoeuvre est serrée mais nous trouvons quand même une place où nous pouvons rester attelés.
Un deuxième camping car arrive juste après nous et nous sympathisons avec nos voisins Allemands. Nous leur laissons notre numéro de téléphone et en profitons pour visiter la vieille ville de Split de nuit.
Pfiouuu ! Sacrés belles images de nuit de Split
A part çà, j’ imagine le stress du 1er Novembre sur la route qui mène au cimetière !
Dur moment !, mais bon, avec le temps ….
La rivière de MOSTAR me fait penser à la région de Vaison la Romaine ( y’ a moins de minarets ici :)! .. ) j’imagine que le niveau de l’ eau doit bien monter en cas de fortes précipitations …
Enfin, c’est peut etre mon réflexe « parisien », mais laisser seule une remorque dételée pendant plusieurs heures … heu … moi je n’ aurai pas été tranquille ! Le principal est que ça se soit bien passé 🙂 !
Bravo et Merci à vous toutes et tous !
Effectivement, c’est un réflexe de parisien ou plus généralement de Français ? J’étais pas très à l’aise non plus, mais c’est plus lié à moi qu’aux Croates…ben oui, je suis Français…😂
J’ai même démonté l’hélice avant de partir, au cas où. On ne se refait pas…
Accessoirement, on n’avait pas le choix. Vu l’état des routes Bosniaques (nids de poules…), c’était déjà limite pour le camping car alors on aurait risqué d’abimer le bateau. Puis coincés en centre ville ?
Oui Mossieur, qu’on se le dise
Le roi de la marche arrière en CC + bateau attelé est Français… !
Chapeau bas Arnaud ! 😉
Merci pour cette intronisation Régis ! 😉
45 minutes coincés : 44 pour convaincre et faire reculer les 50 voitures derrière (grâce aux 2 Croates super sympas), à peine 1 minute pour sortir le cc + bateau 🤣 Je préfère en rire mais sur le coup je rigolais pas.
Les 45 minutes nous ont semblé durer 3H…et les enfants d’une sagesse exemplaire tout du long. 🙂
Toujours de magnifiques photos ! !!!! Quel plaisir ,merci
Super Arnaud…. et la family….
Pour les vols en Croatie, en Dalmatie et au delà, c’est le seul endroit où je laisserais ma voiture ouverte et le portefeuille sur le toit…. le risque, c’est qu’un Croate reste planté jusqu’à mon retour pour me signaler que j’ai oublié mon portefeuille….. 🙂
Et pour le démarrage en côte, mon expérience de caravanier me fait dire que dans une telle situation, il est parfois possible de reculer et de mettre l’attelage en équerre…. parfois, ça permet d’avoir l’élan suffisant pour redémarrer…
Bonne continuation….
Bien d’accord sur la sécurité en Croatie Phil !
J’ai bien tenté de mettre de l’angle entre la remorque et le cc mais rien n’y faisait. Il me restait deux « cartouches » : mettre les bidons d’eau à l’avant du cc et dégonfler les pneus avant… ou en tout dernier recours, prendre l’aide du treuil électrique en l’accrochant au crochet de remorquage et à un arbre.
Mais vu la route et la circulation, j’aurai probablement coincé à nouveau 50m plus haut, au virage suivant. Bref, au mauvais endroit, au mauvais moment… le mieux était de repartir.
Même si beaucoup la redoutent (faute de la pratiquer ?), je pense que la marche arrière est souvent la meilleure solution dans les manoeuvres complexes… 😉
Merci pour le compte-rendu.
Même si nous avions déjà eu la primeur du récit de l’embouteillage en « live », c’est impressionnant de le lire noir sur blanc !
Bon, Arnaud, en Thaïlande, tu vas pouvoir te reposer de tes fatigues et stress au volant en cédant la place à d’autres!
Bonne préparation des valises!
H et C